Départ pour l'Atlas..

Publié le par oliv'

Imaginez un lac enchâssé entre des montagnes presque aussi hautes que le mont blanc.

Un lac ou la terre rouge et ocre se mélange aux eaux cristallines s’écoulant de deux fleuves.

Imaginez que ce lac, aidé par un climat continental garde son eaux entre 10 et 18° même au plein cœur de l’hiver.

Un lac ou la beauté de toute sa vallée n’a d’égal que ses carpes communes massives et ses miroirs à l’écaillage imparfait.

Un lac ou toutes nos habitudes de pêche sont bouleversées par des poissons aux mœurs différents de ceux d’ici.

Maintenant ne rêver plus, ce lac existe et ressort de l’Atlas Marocain tel un gisement de diamant bleu du Golconde.

Bin el Ouidane, ces trois mots signifient littéralement « entre les fleuves » que sont l’oued El Abid & l’assif Ahanesal. Ces derniers coulent entre cinq grands monts dont le plus haut, le M’Goun , culmine à 4071 mètres.

La perle bleu est à l’image du M’Goun : IMPRESSIONNANT !! Juché à 810 mètres il s’étend en effet sur plus de 3700Ha.

 


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C’est sur ce lac que j’ai décidé de me rendre! Tout d’abord parce que je bouillonnais d’envie de fouler ces berges atypiques. Mais aussi parce que je rêvais de relever le défi colossal des carpes de l’Atlas.

Avec Jonathan (un partenaire de pêche de longue date), cella faisais déjà plus d’un an que nous lisions les articles et regardions les multiples vidéos qui lui sont consacré. J’ai bien cru que cette session si particulière ne verrais jamais le jour. Mais après de nombreux rebondissements en liens avec nos boulots respectifs nous avions tout les deux une semaine de libre début février. Restais à demander nos passeport, réserver notre vol et a organiser un minimum nos bagages pour ne pas dépasser les 20Kg par personne. Bien entendu tout en emmenant toutes les choses indispensables à la réussite d’une session sur BEO. Départ prévu le 29 janvier 2010 !

Je sais que là bas une partie de ce que nous savons de la pêche va partir aux oubliettes et qu’il faudra composer avec les éléments marocains. La tâche ne sera pas aisée. Parmi ceux qui croyaient en la facilitée du lieu beaucoup se sont couverts de désillusions. Ceci car Bin el ouidane est un grand lac et que comme ses homonymes il a ses humeurs. Ainsi, à part certaines périodes où de grands rassemblements de carpes facilitent la pêche, celle-ci est relativement compliquée. Compliquée tout d’abord car il est toujours difficile de localiser les carpes dans un lac de cette taille. Mais aussi de part l’immense quantité de nourriture naturelle qu’il renferme. Nourriture différente de celle que contiennent nos lacs français ce qui induit des comportements totalement différents chez nos cyprins.

Voila les infos objectives récoltées avant notre départ :

-Le lac est un lac de barrage. Ce dernier à été mis en eau en 1953 afin de retenir un milliard et demi de mètre cube d’eau. Cette eau alimente une usine hydro-électrique en contrebas après avoir traversé souterrainement la montagne. Elle finit ensuite dans un labyrinthe de canaux assurant l’irrigation de 112 000 ha…

Le lac est donc soumis à un marnage tout les ans. Avant 2009, le lac était bas à cause du manque de précipitations mais fin 2008 les fortes pluies ont totalement changées la donne et au début de l’année suivante c’était morphologiquement un tout autre lac qui apparaissait. Mais il n’y a pas que le lac qui a monté, les résultats également ! Les berges non recouvertes les années précédentes s’étaient transformées en zones propices au développement de la nourriture naturelle. Et les carpes se sont donc mis à descendre au fond plus régulièrement.

Depuis l’année dernière les poissons se nourrissent donc principalement entre 5 et 15m de fond ce qui laisse pas mal de champ de prospection possible ! Mais en générale une tranche de profondeur ressort en fonction des semaines…

-La nourriture naturelle est constituée d’une quantité phénoménale de plancton que les carpes filtrent en permanence lors de leurs déplacements entre deux eaux. Elles n’ont donc pas besoin de descendre au fond pour se nourrir. Celle-ci est également constituée de petits escargots d’eau. Ces limnées mesurent là bas moins d’un centimètre et les carpes de BEO sont donc habituées à manger une nourriture de petite taille.

Pendant longtemps les pêcheurs du lac se sont demandés pourquoi la pêche au maïs était si productive. Comme d’autres l’ont expliqué la taille identique du maïs par rapport à celle de la nourriture subaquatique de BEO ne doit pas y être étrangère. Cependant il semblerait que les carpes acceptent de mieux en mieux les bouillettes. Une autre explication réside au fait que les poissons semblent se nourrirent beaucoup à vue or une tâche de maïs au fond de l’eau est relativement visible ! D’autant plus quand on sait qu’à BEO la limpidité de l’eau permet de voir sous 8m d’eau !!

-Une autre particularité de BEO est l’influence du vent. Contrairement à beaucoup de lac français, les forts vents semblent avoir un impact négatif sur les carpes. En effet les captures de carpes se produisent prioritairement le matin alors que le vent se lève souvent l’après midi. Il semblerait également que les zones du lac les plus régulières sont les moins exposées aux vents. Peut être que les forts vents de cette mer intérieure trouble l’eau et empêchent les carpes de se nourrir à vue… ?

 

Toujours est t’il que malgré ces informations nous aurons fort à faire pour trouver les poissons, comprendre comment les pêchers et enfin les attraper !

Suite après une session qui devrait être riche en enseignements!!!

 

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D
<br /> Bon courage à tout les deux, profitez au maximum de cette semaine qui ne poura être qu'inoubliable.<br /> <br /> <br />
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